UNE CAMPAGNE MEDIA NOUVELLE

LE VIN BIO FAIT-IL PEUR ,

Bio bashing ?

Comme une petite musique de fond… à chaque fois que naît un phénomène de communication, se diffuse sur internet, dans les journaux, se murmure comme un bouche à oreille amplifié par les réseaux sociaux, le même message sans cesse répété. Les principes de la propagande sont les mêmes : la répétition provoque l’adhésion et la croyance.

Le bio serait-il une cible nouvelle de ce type de dénigrement ? Le bio pollue, reste cher ,voir limité à une population riche et surtout il demeure inaccessible, impossible à mettre en oeuvre pour les vignerons conventionnels sur endettés.

Simplification et errements

Le modèle bio s’il a le vent en poupe, n’en est pas moins encore ultra minoritaire en France : à peine plus de 7,5% des terres cultivées sont converties (12% pour la vigne) et seuls 5% des achats alimentaires se font en produits bio (*source agence bio 2019).

S’il attise une fronde « anti », c’est qu’il tend à s’imposer dans l’esprit public comme une alternative crédible à la production dite conventionnelle et surtout à ses excès chimiques. On peut donc en souligner les défauts : coût de la mise en place, utilisation d’intrants (certes naturels mais pas inoffensifs pour autant) pas toujours efficaces (face à certaines maladies), mécanisation consommatrice d’énergie (pour l’heure fossile, gazole) et de main d’oeuvre (+40%), sans aucune garantie de qualité automatique.

Mais il serait réducteur de ne pas en voir les bénéfices incontestables et de ne pas considérer le bio comme un tout : les producteurs qui se sont converties ne limitent pas au seul cahier des charges ; le bio est souvent une étape vers la biodynamie, dans la prise en compte du vivant (perma et poly culture), de l’humain (conditions de travail, gestion du personnel et des saisonniers), de l’environnement (haies, faune et flore), etc.

Le bio propose et permet une évolution rapide et radicale, une réappropriation de la production par le paysan ; il conduit donc aussi à la maîtrise de sa commercialisation, aux circuits courts, à l’équitabilité du commerce… portés par de nouveaux circuits spécialisés. En ce sens, il a été prouvé (relire l’article ici) que les bios génèrent une performance économique (la richesse créée mesurée par l’excédent brut d’exploitation) quasiment deux fois supérieure aux conventionnels.

Rien de parfait donc mais une perspective à prendre en compte.

Pourquoi tant de haine ?

Pourquoi alors le bio provoquent-ils des réactions de rejet soudain si fort ?

D’abord parce qu’il induit un changement de pratiques, des incertitudes qui à juste titre font peur. Se convertir, c’est prendre des risques, à un moment où la santé financière des producteurs est au plus mal et où la fréquence des accidents climatiques s’accentue.

Ensuite, parce que la dynamique de consommation bien plus forte que celle de production induit deux résultats qui choquent la filière agricole : les importations de produits bio représentant le 1/3 de ce qui se mangent bio en France et 1,9 milliards d’€ ; attirée par un marché nouveau et juteux, la grande distribution se jette sur le bio et progresse aujourd’hui deux fois plus vite que tous les autres circuits (*). Or les associations de consommateurs (UFC en août 2018) dénoncent des pratiques de marges sur-gonflées, deux fois plus élevées que pour les produits conventionnels.

Enfin, parce qu’il n’existe pas en France comme au travers de la PAC, de volonté et de soutien politique public : seul face à ses choix, le vigneron peut-il être vecteur de changement ?

                 

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