UNE ENQUÊTE DE LA CHAMBRE D'AGRICULTURE.

Des difficultés immenses sans résignation.

L’étude qui a été beaucoup relayée dans le presse, illustre l’étendue de la crise que traverse la région de Bordeaux : 1 372 viticulteurs se déclarent en difficulté, soit plus d’un sur quatre (la Chambre annonce 3 880 « exploitations dont le revenu principal est issu de la viticulture », le CIVB Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, 5 300 vignerons).

Malmenés par une chute continue des ventes (lire le marché de Bordeaux en 2022) et un effondrement des cours du vrac, nombre d’entre eux souffrent humainement d’une situation qui leur échappe.

De façon plus étonnante, seule une minorité veut arrêtes (23% soit un peu plus de 300) ; tous les autres attendent des solutions à leur marasme économique, à leur désespérance personnelle : de la diversification (retour de la polyproduction) au développement de nouveaux marchés ou métiers (comme le tourisme), ils envisagent une mutation.

Leur volonté ou du moins leur souhait va donc plus vers une relance qu’un vers un abandon ; incroyable résilience que celle du monde agricole qui refuse le pragmatisme, l’adaptation à une réalité devenue intolérable.

Un profil surprenant.

Plus intéressant encore, le résultat de la caractérisation des répondants à l’enquête de la Chambre d’Agriculture de Gironde : moins âgés (47 ans de moyenne) et plus petits (29ha) qu’attendus, ils symbolisent la face cachée du vignoble. Loin des grands crus et des mégas exploitations (de plus de 100ha), ils sont le cœur du marché de la production viticole ; indépendants ou coopérateurs, ils ne peuvent exister qu’en suivant et maîtrisant leur commercialisation.

De plus, si l’on suit l’étude, le « besoin » en arrachage reste très loin des affirmations entendues : 333 vignerons qui préfèrent stopper leur activité x 19ha de moyenne = 6 400ha… et non les 10 à 20 000 réclamés par le collectif, relayés par l’ensemble unanime de la filière.

Alors qu’en conclure ? Risquons qu’il faudra aider les vigneron.nes : assainir les stocks par de la distillation, accompagner (y compris financièrement) la diversification et la conversion agronomique (agroforesterie), sauver les délaissés qui n’en peuvent plus et leur permettre de raccrocher avec dignité, plus en leur trouvant des repreneurs (une grosse centaine serait suffisante pour récupérer les 5 770ha évoqués plus haut) qu’en laissant détruire ou abandonner leur patrimoine souvent très ancien.

Il existe toujours plusieurs façons d’analyser une crise et de faire face. Choisir au milieu de la tempête demeure l’apanage des grands capitaines.

                 

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