« Accélérer son développement sur les deux pays (Chine, États Unis) en croissance », « engager une stratégie de reconquête sur la France et stabiliser ses positions sur les autres pays prioritaires (Allemagne, Royaume-Uni, Benelux, Japon) ». Ces objectifs volontaristes font face à une volonté maintenue d’équilibre offre / demande (« Adapter la production et ajuster les disponibilités à la réalité de la commercialisation »).

Comment croître sans volume additionnel ? En 17 ans, le potentiel de production de Bordeaux est passé de 7,5 à 5,5 millions d’hectolitres (baisse des surfaces et des rendements) soit +/- ce qui est vendu chaque année.

Même si le plan affirme vouloir un « retrait progressif sur le segment basique de tous les marchés », comment transférer ces 1ers prix en cœur de gamme ? Sinon, comment faire face aux besoins volumiques :

-poursuivre le développement Chine + États Unis

-reconquérir la part de marché perdu en France

Au bas mot donc, ce sont 1,2 à 1,3 millions d’hectolitres qui seraient nécessaires au plan Ambition 2025, soit en transfert soit en production supplémentaire !

La faiblesse de toute la logique déployée reste la culture du marché comme rencontre d’une offre et d’une demande ; cette vision a été étendue en économie pour se préciser comme un ensemble de consommateurs (actuels ou potentiel) qui ont des attentes qu’un produit donné peut (ou ne peut) satisfaire.

Elle devient même obsolète pour le vin : contrairement aux matières premières agricoles, il n’est plus un produit alimentaire indispensable ; s’il vient à manquer (l’offre), les acheteurs et consommateurs (la demande) ne se précipitent plus pour en trouver ; ils peuvent trouver des boissons alternatives (eau, alcools, bières, jus de fruits, thés, etc.) ou ne pas acheté.

Il serait temps donc que les stratégies débouchent sur une politique de production liée comme pour les autres vignobles du monde.