Un ballet bien trop répété

Dans les belles allées des Châteaux du Saint-émilionnais  aux confins du Médoc, chaque année se joue le même cérémonial : les limousines aux vitres fumées, les vans emplis de Chinois, amènent fébriles ou blasés, professionnels, acheteurs, journalistes déguster le nouveau millésime.

Derrière cet embouteillage pas toujours bon enfant, se dissimule un enjeu à plusieurs millions d’€ : les grands vins jettent les bases de leurs marchés. Mais depuis plusieurs années, la belle locomotive du vignobles bordelais, a décroché les wagons.

Spéculation et jeu de dupes

Oublié le consommateur : à de rares exceptions près (Bernard Magrez), les vignobles s’intéressent d’abord au luxe, une clientèle de millionn(milliard)aires internationale. Les prix se sont envolés loin des capacités d’achat du marché. Problème : derrière ses grandes marques, il faut bien vendre les seconds, troisièmes, quatrièmes (etc.) crus, les millions de bouteilles de très haut, haut et cœur de gamme, bref 95% de la production. Passe encore quand le 1er vin ne dépasse pas les 90€ mais à 200, 300, 500, 1 000€, comment expliquer des différences de prix si folles.

"Où sont tous les autres ?"

Rayon Boissons le note dans son dossier du mois d’avril « la vérité sur les prix des Grands Crus » : « entre un Château Margaux 2010 à 1 000€ et un Château Marquis de Terme 2010 à 30€, séparés de seulement quelques hectomètres, le 1er est-il 30 fois meilleur que le second ? Bien sur que non ! ». Le reste se compte en image, relations publiques et mécénat, tour de monde et chefs étoilés… soit.

Même si beaucoup tente de profiter de cette foule – on découvre en plein cœur de Saint Emilion, les primeurs des Francs-Côtes de Bordeaux, bien peu s’adresse à la même clientèle. Grande fête, vraie place de marché pour certain, les primeurs ressemblent trop souvent à un rideau qui cache la réalité des vignobles et des producteurs, absorbent moyens et temps, bien trop loin des attentes et besoins des consommateurs et acheteurs du monde entier.

Pendant ce temps, en effet, la « capacité des acteurs à conquérir » l’export, mesurée par France Agrimer tous les deux ans, ne cesse de se dégrader.

                 

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