VICTIMES DE L'HISTOIRE.

Découverts, ...

Quand le phylloxera se répand en France et en Angleterre en 1861 puis envahit les vignobles du monde entier, les ampélographes (Victor Pulliat en tête) trouvent une parade rapide et efficace : l’hybridation, le croisement des vignes touchées avec es variétés sauvages américaines résistantes au parasitage.

La multiplication des cépages ainsi créés a profité à l’essor de la production vers des chiffres inégalés jusque là, la problématique qualitative restant secondaire à une époque où le vin était une boisson alimentaire à faible degré d’alcool.

Pour éviter cette dégradation, le greffage (pied et racines américaines, bois français) s’est imposé face à l’hybridation… jusqu’à aujourd’hui. Les vignes qui ont échappé à ce « mélange » sont appelées « franc de pied », abandonnées, sont depuis très minoritaires (autour de 10% des surfaces mondiales). Ainsi donc pouvaient co-exister trois types de vignes.

... interdits, ...

Pourtant, dans les années 1930, l’exigence qualitative, la volonté de labelliser l’origine pour la protéger (création des AOC en 1935) va petit à petit sonner le glas des hybrides qui couvraient encore près du tiers des parcelles en France…

… pour de bonnes raisons (les hybrides produisaient de mauvais vins « foxés », odeur et arômes animaux), à risque (taux de méthanol élevé) et surtout (?) de peu reluisantes : les nouveaux gros producteurs trouvaient là un moyen facile de se débarrasser de vigneron.nes plus petit.es ou traditionnel.les ; si on ajoute l’arrivée en masse des produits chimiques de traitements, l’interdiction définitive des hybrides en 1951 dans les cahiers des charges, peut se lire d’une toute autre façon.

D’autant que d’autres pays fortement producteurs de vins (Allemagne, Suisse, Hongrie, entre autres) n’ont eux jamais abandonné ni interdit les hybrides. L’Italie et l’Espagne vont vite faire machine arrière et relancent la recherche de résistants qualitatifs. Les États Unis berceau de l’hybridation, leur emboîtent le pas.

... réahabiltés ?

La France avance à tâtons ; la recherche s’est développés dès les années 1970 mais l’ouverture se heurte à de multiples blocages :
-les royalties des nouveaux cépages poussent les instituts de recherche à en verrouiller l’information et la diffusion ;
-les fournisseurs de phytosanitaires multiplient les communications remettant en doute leur efficacité (BASF conclut ses articles d’une formule très claire : « Aussi, même (si les résistants) représentent une piste à intégrer à l’échelle du renouvellement des parcelles, à ce jour, et notamment sur les parcelles déjà en production, le raisonnement doit se faire sans eux… ») ;
-les dégustateurs, prescripteurs, journaux s’arcboutent au discours des ODG (syndicats de défense des AOC) sur la faiblesse qualitative : « La plupart des dégustateurs affûtés ayant goûté des vins issus de ces variétés résistantes s’accordent sur un point : l’émotion est rarement au rendez-vous » (RVF).

En cela, les cépages résistants ne sont-ils pas symboles de notre filière qui peinent à développer les innovations, à se libérer des influences lobbyistes  prend du retard sur la concurrence, se perd en combats picrocholins au nom d’un invérifiable absolu d’excellence ?

Sources
-BASF group ;
PIWI France (association de promotion des résistants) ;
Observatoire des cépages résistants, Institut Français de la Vigne et du Vin – INRAE ;
UFC Que Choisir, Florence Humbert 04 décembre 2019 ;
-histoire du phylloxera (Wikipédia, IFV, INRAE, Institut National Universitaire Champollion).

                 

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