AMPLIFIER L'ARRACHAGE.
Fidèle à sa vision du contexte (relire l’article), le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation pousse à réduire le vignoble français : après Bordeaux (autour de 10 000ha), il faudrait supprimer 70 à 150 000 hectares (patite distorsion de chiffres : le CNOV annonce 750 000ha là où l’OIV en déclare 812 !).
La démarche reste la même, adapter le potentiel de production aux volumes commercialisés, la distillation ne suffit plus.
Cette logique de l’offre et de la demande traverse toute la politique collective française depuis plus de 20 ans. Mais avec quel résultat ?
Des voix discordantes.
L’unanimité autour d’une telle mesure présentée par ses défenseurs comme une évidence, ne saute pas aux yeux.
Jérôme Despey, pour FranceAgriMer, précise qu’« il n’y a pas l’ombre d’une demande pour évaluer le nombre d’hectares à éliminer par rapport à la situation actuelle du marché » préalable à toute action.
Le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), syndicat très minoritaire, refuse tout arrachage et revendique un prix plancher pour le vrac.
Gérard Bertrand, célèbre et important vigneron – négociant du Languedoc, affirme « ce n’est pas en réduisant le potentiel viticole d’une région que l’on vendra plus cher » (voir son interview ici).
La perte du potentiel de production reste un problème économique et le CNIV le reconnaît, l’Europe ne permet plus de réaliser des plans d’arrachage (« Il ne faut pas traiter la solution par l’arrachage définitif comme par le passé »).
Une erreur stratégique ?
Depuis que le vin n’est plus une boisson alimentaire, le rapport offre – de mande n’est plus pertinent (lire l’article sur la régulation).
En effet, le réel paradoxe auquel il faut s’attaquer pour régler les problèmes de la viticulture se situe entre la situation mondiale (le marché sous-produit depuis quasiment 20 ans, il manque 120 millions d’hl pour l’équilibrer depuis 2007 !) et le fait que les chais français ne se vident plus assez.
Entre ceux qui vendent et manquent souvent de volume et ceux qui n’écoulent plus leur récolte.
Si je reviendrai avec des études complémentaires qui prouvent à nouveau ce qui est un fait, cette réalité existe et parions que rien, aucune réforme de l’amont, aucune baisse de la production ne la changera.