Des tendances qui s'accentuent
Kantar (ex-TNS Sofres) a publié (notamment pour le compte du CNIV (comité national des inter-professions des vins à appellation d’origine et indication géographique) des études sur la distribution et les comportements d’achat en vin.
Les évolutions constatées ces dernières années se creusent ; on peut distinguer :
-la proximité : en 10 ans, la fréquentation des « petits magasins » (supérettes, épiceries, détails, …) a progressé de 40% (50 à 70%) au détriments de la grande distribution (hyper et supermarchés, hard discount) ;
-la vérité du produit : les marques, l’agro-alimentaire, les grandes enseignes, tout ce qui possède une image industrielle voit sa confiance chuter au profit de ce qui est tracé, labellisé, proche ;
-le bio, la santé, l’environnement, le bien-être (y compris animal) : les exigences, la pression s’accentuent pour donner sens aux achats ; même si elles ont du mal à se traduire en achat (le bio par exemple ne représente que 9% des achats).
Le vin débordé sur ses propres valeurs
C’est en récupérant les valeurs historiques et ancestrales du vin (plaisir, naturalité, origine géographique, identité du producteur et circuit court), que de « nouvelles » boissons (bières locales ou sans alcool, boissons dés-alcoolisées ou à base de thé, eaux gazeuses aromatisées, limonades, …) lui prennent des parts de marché. Un phénomène tendanciel depuis une quinzaine d’année qui s’accélère et prend des proportions qui doivent interroger les filières viticoles.
Des étiquettes qui rassurent : 5 tendances qui ont particulièrement le vent en poupe
1 – Le Végétal, pour répondre à la préoccupation santé : il envahit les rayons et affiche une croissance en valeur de + 33 %.
2 – Le sourcing : l’origine du produit, sa traçabilité et son histoire deviennent aussi des critères d’achat prioritaires. Ainsi, en 2018, 31 % des foyers considèrent l’origine des produits alimentaires comme un critère de choix important. Ce sont les labels d’origine France qui sont les plus importants aux yeux des acheteurs comme « Viande Bovine Française », « Made in France », « Origine garantie fabriqué en France ».
3 – Le clean : cette tendance répond à la volonté des consommateurs de se débarrasser des ingrédients suspects.
4 – Le « faire soi-même » : pour les consommateurs les plus méfiants vis-à-vis des produits industriels. Environ 80 % des Français ont eu recours à cette méthode. Si l’alimentation était déjà concernée par cette vague, il est devenu tendance de fabriquer ses produits d’entretien ou de beauté, une pratique adoptée par 17 % des foyers.
5 – Le Bio : il est entré dans tous les foyers français et se démocratise grâce aux enseignes généralistes. Le Bio est le seul label associé à une double promesse santé et environnement. Les préoccupations écologiques gagnent du terrain. Jusqu’à présent manger bio c’était avant tout dans un souci d’améliorer son bien-être et celui de ses proches. Mais, de plus en plus, il s’agit aussi d’agir dans une optique écologique, en choisissant des produits plus respectueux de l’environnement, Cette préoccupation écologique se traduit également par le choix de produits locaux ou de circuits courts, comme en témoigne la forte progression de l’enseigne Grand Frais (+ 13 % en valeur, 16 % de foyers clients en 2018).
texte : Kantar 2019