Le monde en 2017
Quelques chiffres
La situation mondiale du marché du vin ne cesse d’être surprenante tant elle est paradoxale et chronique : alors que la production reste stable (l’année 2017 ayant été la plus faible depuis 20 ans), la consommation comme les échanges export ne cessent de croître. Ainsi, il s’est bu 2,4 millions de bouteilles de plus que l’année précédente (1,8 millions d’hectolitres). 4 millions d’hectolitres supplémentaires ont été échangés (soit +3,4%).
Cet état conduit à une sous production depuis le début des années 2000 : au 243 millions d’hl consommés, il faut ajouter 35 millions pour les produits transformés (en alcools et vinaigres) ; il manque 28 millions d’hl en 2017, +/- 80 millions depuis 2000 pour équilibrer le marché !
Un paradoxe qui ne change rien
Les décideurs des filières françaises laissent la situation perdurer ; pas de remise en question de la doxa offre / demande ; pas de stratégie collective. Italie et Espagne s’en sortent, alors pourquoi changer ? Cette dernière vient de décider d’un plan à 5 ans pour doubler la valeur de ses exportations et pour contrer l’essor de la première, proche de lui ravir le leadership mondial.
Ailleurs dans le monde, on plante de la vigne. Et des grands groupes aux PME dynamiques, on se bat pour acquérir un foncier si précieux pour sécurises ses approvisionnements.
La valeur
La France, en forme ?
Oui la France semble en plein essor : les titres des journaux le répètent à l’envie. Elle a vendu 15,4 millions d’hl, engrangé un record de près de 9 milliards d’€.
Oui mais… ces données dont faussées par la présence des Champagne ; sur les vins tranquilles la situation, est bien moins flatteuse : le bordelais se traine toujours, la part de marché du pays demeure plus de 10 points en deçà de celle du début des années 2000. En moins de 20 ans, la France a perdu un potentiel de 12,14 millions d’hectolitres et 7 milliards d’€ !
On peut se réjouir de la timide reprise mais pourquoi ne pas prévoir une reconquête ? Damer le pion aux voisins européens ?