Le CNIV le dit : la consommation va baisser de 25% en France dans les 10 prochaines années (2034). La méthode d’anticipation est simple, il s’agit de prolonger la courbe 2010-2022 ni plus ni moins.

Pourtant, face à ce pessimisme, se positionnent deux chiffres :
-l’OIV dans sa publication 2023 indique que la consommation en France est repartie depuis deux ans dans des proportions considérables. +7,3% en 2021 et +1,5% en 2022 soit +2,1 millions d’hectolitres. Au passage, le volume donné par le CNIV pour 2022 (24 millions d’hl consommés) est de 25,3 millions pour l’OIV !
-les Italiens (Federvini entre autres) à partir des données de l’OIV affirment que la consommation mondiale va progresser de 7% sur les deux décennies à venir (+16,25 millions d’hl).

S’appuyer sur des faits et des statistiques pour former la prospective va de soi. Encore faut-il s’entendre sur le regard porté (sur les sources donc) ; pour ne pas tomber dans un biais de distorsion, les opérateurs des principaux pays producteurs ont fondé l’OIV.

Premier débat donc, se mettre d’accord sur le diagnostic chiffré.

Car bien sûr, l’étape suivant est de fixer des choix, une stratégie qui partent de cette analyse.

Le CNIV l’affirme donc : puisque la consommation baisse, il faut baisser la production et changer les produits proposés. Sans aucun procès d’intention, il semble que les décideurs du Comité cherchent à démontrer la validité de leurs décisions plus qu’à les mettre en questionnement.

Car si la consommation ne baisse pas ? Ou même si elle s’érodait mais que l’export compense ? Ou encore dans ce scénario négatif, si l’on décidait collectivement de tout mettre en oeuvre pour la redynamiser ?

Second débat, plus vital encore qui revient à s’adapter (à une situation que l’on pense être en mesure de devancer) ou à chercher à modifier le réel d’aujourd’hui pour l’améliorer.

Débattre revient à « discuter une question, un problème, en examinant tous les aspects contradictoires » (Larousse). A se mettre autour d’une table aves des interlocuteurs différents pour confronter visions et avis, pour en déduire un corpus commun, un compromis accepté par tous.

Le mérite des chiffres affirmés par le CNIV et relayés dans la presse est là : encore faudrait-il que s’instaure un débat stratégique national sur la place du vin, sociétale, environnementale, humaine et culturelle.

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Sigles :
-OIV Organisation internationale de la vigne et du vin ;
-CNIV : Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et indication géographique.
-Federvini : Federazione Italiana Industriali Produttori, Esportatori ed Importatori di Vini, Acquaviti, Liquori, Sciroppi, Aceti ed affini.