LE CA DU VIN BIO DOIT DOUBLER EN 6 ANS !
Les chiffres sont têtus !
Comme nous le soulignions en mai (relire bio bashing), la filière viticole française bruisse d’échos négatifs sur l’avenir du bio ; renforcé par le discours de certains distributeurs (le décalage consommateur – acheteur), ce discours inquiète tant il semble péremptoire : « vous convertissez trop », « personne ne vous a demandé de devenir bio ».
Á force, il finit par glisser un doute dans l’esprit même des plus ferveurs partisans du bio.
Au niveau international, tout cela est balayé par les études et prospectives publiées tant en Irlande par The Insight Partners (relayé par Wein.plus en Allemagne) que par l’Ismea : l’institut d’études de marché internationales comme l’organisme économique public italien publient des données très positives sur l’évolution à court-terme du vin bio.
Une croissance forte et continue.
Ainsi entre 2023 et 2028, les ventes de vins bio devraient quasiment doubler en valeur, passant de 12,47 à 24,55 milliards de $, soit une hausse annuelle moyenne de 12% !
Cette performance tient à un double effet :
-une offre plus large basée sur l’innovation (la segmentation des produits sans sulfites, méthode nature, biodynamie, etc.) et l’élargissement des gammes. La communication ‘santé’ et ‘bien-être’ portée par un / des label.s reconnu.s impacte fortement le consommateur ;
-le public justement qui va continuer à se sensibiliser aux problématiques d’alimentation et de production agricole, « ce qui les rend plus conscients de la quantité d’additifs chimiques et de la qualité des ingrédients lors de l’achat de boissons. »
On peut aussi noter que la majorité des vins tranquilles sont (ou seront) élaborés pour une consommation immédaite, ce qui favorise les rosés, les blancs et les vins méthode nature.
Un changement structurel.
A l’échelle mondiale, la hausse du niveau de vie, l’urbanisation, la volonté de consommer mieux poussent à l’achat de produits porteurs de sens et de valeurs réelles.
La consommation, de plus en plus occasionnelle et festive (sociale), le choix de boissons moins alcoolisées favorisent les vins, les bio en premier : paradoxalement vue de France, la notoriété, la reconnaissance et la diffusion de ces vins augmentent y compris parmi les jeunes.
Enfin le digital (e-commerce, médias plus encore que réseaux sociaux) mondialise leur image.
Même si l’Europe représente aujourd’hui le plus gros marché pour les vins bio, États-Unis et Canada sont les pays plus porteurs de croissance.
La production suivra-t-elle ?
La surface du vignoble dédié aux vins bio a bien du mal à atteindre les 10% ; chez les 3 grands producteurs européens, cette part monte entre 14 et 20%, trop peu cependant pour servir les marchés domestiques et l’exportation.
Comme pour les « conventionnels », l’enjeu prioritaire reste donc le volume (lire ici). Ou quand la macro-économie contredit les intuitions et les impressions individuelles et locales…
Sources :
–theinsightpartners.com ;
–ismeamercati.it.