CIBLÉ MAIS NON CHOISI.

Une démarche "sanitaire".

Demandé comme une mesure de sauvegarde économique des vignerons, l’arrachage va bien se mettre en œuvre : au-delà des chiffres encore fluctuants (nombre réel d’hectares concerné, montant de la « prime », calendrier et zones concernées), la nature même de cette campagne a évolué.

Elle est maintenant mentionnée comme « sanitaire » donc destinée à supprimer des parcelles non exploitées dont on connaît la propension à développer et répandre des maladies. L’abandon de la culture de la vigne traduit bien la misère financière de certains producteurs mais elle pose avec plus d’acuité encore la question du choix de ce que l’on arrache.

Qu’il s’agisse de sauver ou de permettre à des vignerons de stopper avec dignité leur activité, cet arrachage de crise masque un problème plus large, plus préoccupant pour l’avenir. Le profil des structures en difficulté (relire les vignerons veulent-ils vraiment de l’arrachage ?) correspond à un entreprenariat indépendant, familial, moins âgé que la moyenne, détendeur de terroirs historiques, bien souvent les meilleurs.

En les détruisant (pour une période longue), on prive les AOC d’un potentiel qualitatif indéniable.

Les plus gros producteurs tiennent encore le coup ; les sociétés les plus puissantes, aussi ; mais n’ont-elles pas beaucoup planté dans les décennies passées dans des endroits au sol bien plus médiocre, gagnés sur les paluds ou les forêts par exemples et plus fragiles face au dérèglement climatique.

Un sujet pour les appellations.

Puisqu’il est subi, cet arrache ciblé ne pourrait-il pas devenir un sujet de réflexion pour les ODG chargées de défendre la qualité des vins ?

Il pourrait s’agir de définir les plus beaux terroirs pour les préserver ; de permettre à ceux qui veulent poursuivre leur activité de s’en saisir ; d’arracher là où l’on constate un déficit qualitatif trop important, voir de planter dans les

Bref, comme souvent dans les instants de turbulence conjoncturelles, transformer le moment en opportunité semble essentiel : ouvrir ces champs de réflexion pourrait offrir des perspectives plus positives.

Redorer une image mise à mal, s’appuyer sur les connaissances techniques et scientifiques pour améliorer le niveau des vins. L’arrachage permet aussi cela.

                 

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