STOP AUX CASSANDRE.
Partout, on ne lit et n’entend que cela : le vin décline, se fracasse sur la concurrence d’autres boissons plus fun et d’une déconsommation actée, se liquéfie dans la no low, toutes ces affirmations péremptoires, toutes ces modes qui passent et pourtant qui maintiennent une ambiance permanente de désespoir.
Alors quoi ? Des études, des données, des articles prouvent à quel point tout ceci est si ce n’est infondé, du moins une vision partielle et systématiquement négative, hors des cycles économiques et surtout hors de ce que les consommateurs ne cessent de dire et de faire.
Puisque tant de vigneron.nes souffrent, ne parviennent plus à vivre de leur travail et ne voient pas comment s’en sortir, il faut réaffirmer ce que aujourd’hui nous dit de l’avenir du vin. À chacun.e ensuite de choisir… mais peut-être que celles et ceux qui ne croient plus dans ce produit pourtant millénaire et base culturelle de nos civilisations, devraient arrêter d’en parler voir de profiter de la détresse de certains de ses acteurs.
Le vin, rien que le vin...
Puisque les données statistiques (relire la présentation marché), contentons-nous de résumer ce que veulent les consommateurs ici en France comme partout ailleurs, le vin s’étant globalisé, les attentes dans tous les pays tendent à s’uniformiser.
Du vin ; voilà ce que boivent les jeunes comme les autres, aux terrasses ou aux comptoirs des bars à vins, lors des repas, des apéritifs, des before ou des afters… si les moments ont explosé, le choix du vin comme « boisson » préférée reste. Les no low ne les remplacent pas, pas plus que les bières qui en ont adopté les codes (origine, local, bio) ; ils les challengent, leur rappelant que nous n’achetons aujourd’hui que lorsque nous comprenons et sommes convaincus du bénéfice produit.
Du vin donc, mais pas n’importe lequel : du vin qui vient de quelque part (AOP, IGP) et de quelqu’un.e (nom de celui ou celle qui le cultive et l’élève) ; du vin qui respecte l’environnement et la santé (avec un label reconnu, en premier lieu donc, le bio) et qui anticipe l’évolution du climat (par la résilience agrologique et/ou son déplacement vers des zones plus propices) ; tout cela devant être écrit sur l’étiquette (celle de devant !).
Du vin qui se boit c’est-à-dire dont on connaît l’usage (quand, comment avec qui, avec quoi), du vin dont sait l’histoire ; c’est le story telling, l’argumentaire qui se trouve sur la contre et dans la communication (print comme digitale).
Du vin enfin qui se trouve, en ce sens qui soit (bien) distribué, en permanent, 12 mois sur 12, sans rupture, sans oublié de le mettre en avant, de le promotionner et de l’animer.
...le vin au bon prix...
Le vin ne peut ignorer qu’il n’est plus un aliment mais un pur objet de plaisir culturel et convivial, un support du soft power de la vieille Europe dans le monde entier.
Il ne peut donc que s’inscrire dans un créneau de prix médian (cœur et haut de gamme, premium) et non plus trop en bas ni trop en haut ; car le vin est un luxe accessible. Il ne joue pas à être ce qui le vide de sens, un produit d’appel ou un excès superflu.
Ce prix sait rémunérer d’abord les vigneron.nes, seul.es garant.es de son intégrité et de sa qualité.
...et au bon niveau de volume.
Enfin, le vin est un marché de masse ; 50 millions d’hectolitres produits en moyenne en France soit 6,7 milliards de bouteilles. Et 4 à 5 fois plus sont consommées chaque année dans le monde.
La valeur et le volume ne sont ni opposées, ni irréconciliables. AU contraire et même s’il s’agit d’un concept a-intuitif, elles caractérisent le marché du vin.
Nous sommes capables de faire de la qualité en grande quantité, tant le vin voit une multitude de petits acteurs (la filière n’a au mieux que de grosses PME et est constituée à 95% de micro et petites entreprises) s’additionner pour le produire.
Soutenir les transitions.
Il nous reste donc à prendre en compte tous ces aspects pour (re)donner à la France du vin sa fierté, son efficacité et sa rentabilité.
Nous avons pour cela 270 millions d’€ par an de l’OCM (Union européenne) plus les budgets des interprofessions et les subventions des pouvoirs publics nationaux, régionaux, locaux. Nous pouvons tous nous mobiliser pour sortir de la misère celles et ceux qui s’y noient, donner une perspective de long terme, bien produire et surtout bien vendre.
Les consommateurs n’attendent que cela…