C'EST L'OIV QUI LE DIT.

Sous-production, prémiumisation, globalisation.
Les chiffres de l’OIV (Organisation internationale de la vigne et du vin) présentent de nombreux avantages : suivis dans le temps, incontestables (partagés par toutes les filières et tous les pays), ils martèlent avec entêtement, la vérité macro économique du marché. Deux fois par an, son Directeur en expose une mise à jour qui en dit long sur l’état du monde et devrait permettre à chacun.e d’en tirer des enseignements, une analyse, bref, une stratégie.
En ce mois d’avril 2025, les tendances de fond restent les mêmes :
-sous production ;depuis 2000, il manque 258,3 millions d’hl (148,9 millions d’hl depuis 2007) pour équilibrer le marché ; la situation ne cesse de se dégrader. Le consommateur mondial « voudrait » consommer mais « une forme de pénurie se traduit par une faible consommation car le produit n’est pas disponible »1.
-prémiumisation : sur tous les circuits de distribution, dans tous les pays, les consommateurs cherchent des vins cœur de gamme. En France :(même en grande distribution) comme pour dans les échanges export
-globalisation : 195 pays consomment du vin, plus que jamais dans l’histoire. De nouveaux horizons pour commercer voient le jour et se développent à un rythme ralenti par le manque de disponibilités. Cette appétence pour le vin confirme le succès du soft-power européen en la matière qui a imposé son modèle partout.
Des modèles différents, l'explication des difficultés françaises ?
« Je ne pense pas que l’on puisse parler de crise mondiale dans la filière vin. Parce que nous avons ces indicateurs très positifs. Si vous regardez dans le monde, certaines zones ont du succès, d’autres sont plus en difficulté. C’est un tableau très hétérogène », John Barker, directeur de l’OIV dans Vitisphère.
En effet, c’est bien dans l’analyse stratégique du contexte que se distinguent les situations : en Italie, on croit au potentiel du marché, on sait que le monde manque de vin… on plante !
Un nouveau « nouveau monde » (Inde, Russie, Brésil, …) partage ce point de vue et… plante aussi pour devenir un acteur significatif.
Nous avons le raisonnement inverse, assimilant notre échec à l’export comme une crise systémique.
La vérité seule, peut nous sauver.
A suivre : pourquoi la sous-production mondiale n’a aucun effet sur la situation en France.
Pour détailler et comprendre toutes ces statistiques, prenez le temps de lire le point complet.
Sources :
OIV ; visualisations ©Vinotracker – Pierre Auguste ;
1 Jean-Marie Cardebat