DEUX LOGIQUES QUI S'OPPOSENT
Des produits bien d'ici
Quand on se promène en ville, il est impossible d’échapper aux ardoises des restaurants, sur les murs des devantures, accrochées aux vitrines ou posées sur les trottoirs. Elles supportent une publicité d’un généreux fournisseur qui les ont offertes, une marque, un château ou un domaine qui souvent, très souvent, trop (?) souvent, n’est pas de la région. Quand il ne s’agit pas d’un célèbre brasseur industriel.
En interrogeant le menu ou le chef lui-même, on découvre des plats de terroir, de saison, locaux, faits maison, accessibles ; ces valeurs fondent le renouveau de la cuisine portée par de nouveaux visages, médiatisée à tout va à la télévision.
Le vin, ça craint
Dès que l’on aborde le sujet de la carte des vins, le discours se tend ; les vins du coin sont au choix trop connus, stéréotypés, pas si bon que cela, porteur d’une mauvaise image … les petits producteurs, invisibles, sont remplacés par des grossistes, des agents, des négociants qui (im)posent leur gamme.
Par bonheur, tous ne font pas ce choix aussi radical mais portés par une bobo attitude urbaine qui voudrait trouver meilleur, plus fun, moderne ce qui vient de loin, les restaurant offrent beaucoup trop de vins d’ailleurs.
Fi de l’impact carbone, de la cohérence conceptuelle, de la défense et de la promotion du terroir, des entreprises de la région, de la qualité, du prix, etc.
Imaginez la réaction d’un cuisinier qui apprendrait qu’un vigneron de sa région a recommandé à ses clients d’aller manger à 500 kilomètres !
Une piste pour les vignerons
Ce tableau se sait caricatural ; mais s’il force le trait, il recouvre une réalité dérangeante. Peu-être aussi une piste de travail commercial pour les producteurs à la recherche de débouchés.