En 2001, les vins de Bordeaux atteignaient à l’international des sommets de ventes en volume avec 2,1 millions d’hectolitres. Leur part de marché (3,4%) ne pouvait pas se comparer avec celle des années 90 (jusqu’à 4,2%), période où ni les vins espagnols, ni ceux du nouveau monde n’existaient à l’export, mais restait significative.

La glissade s’est poursuivie jusqu’en 2009 : avec 1,59 millions d’hl vendus, Bordeaux ne pesait plus que 1,75% ; dans certains pays, Bordeaux ne se voyaient plus sur les linéaires des cavistes ou de la grande distribution, absent des cartes des restaurants. La Chine (500 à 750 000 hl par an) est venue sauvée le vignoble girondin (2,3 millions d’hl et autant de % du marché en 2013).

Las, cette destination ne peut absorber à elle seule, la chute des autres pays : depuis, les vins de Bordeaux plafonnent entre 2 et 2,2 millions d’hl et leur part de marché oscille autour des 2%.

2017 a-t-elle sonné la révolte ? Dans de nombreux pays, le Bordeaux bashing (en fait une image commerciale très dégradée) a cessé : les vins « exotiques », de cépages ou de marque lassent et les acheteurs cherchent à nouveau typicité, complexité, assemblage et Châteaux, les caractéristiques des Bordeaux.

La Chine n’est plus un el dorado anarchique et se structure, offrant une place réelle aux Bordeaux « suivis » (en qualité, en prix comme en logistique). Les États Unis progressent à nouveau. Les volumes à +7,8% signent une performance supérieure au marché (+3,4%).

Mais… seuls 175 000 hl de plus en un an sont venus couronnés la reprise. Et le bilan demeure cruel : en 16 ans, le potentiel abandonné à l’international représente près d’un 1,5 millions d’hl. Le n°1 français des vins tranquilles devraient vendre 3,7 millions d’hl, 69% de plus qu’aujourd’hui (!), s’il avait juste maintenu sa place.