DES CHOIX SIMPLES, LIMITÉS, SUIVIS PAR TOU.TES.

Un plan collectif, c'est quoi, çà sert à quoi ?
Tous les grands pays viticoles adoptent à un rythme variable de moyen-terme (3, 5 ou 10 ans) un plan pour leur filière. Ce document de synthèse produit par le ou les organismes collectifs nationaux, donne le cadre à tous les opérateurs pour qu’ils engagent leurs moyens et leurs actions en priorité autour des axes qu’il définit.
Il précise :
-un partage des valeurs commune, de la vision du marché dont il livre l’analyse ;
-des objectifs principaux ;
-des ressources pour les atteindre.
Il peut se déployer de façon plus large et ambitieuse pour engager les acteurs.
De l’Italie à l’Autralie, les producteurs de vin comme leur Organisation commune (l’OIV) publient leur support.La France se distingue par son absence de lignes directrices : si les interprofessions régionales résument parfois leurs démarches et leurs finalités, la dimension nationale du vin n’a jamais fait l’objet d’un consensus commun. Chacun navigue donc à vue et de façon caricaturale, cette situation va jusqu’à exclure le vin des grandes négociations commerciales internationales.
Étonnant quand on sait que le solde de la balance commerciale du vin est excédentaire à plus de 92% et rapporte 11 à 12 milliards d’€ par an (pour un déficit de +/-80), 3 fois plus que les alcools, se disputant ainsi avec l’aéronautique et aux parfums – cosmétiques la première place. Moins surprenant cependant à la lecture de l’analyse du commerce extérieur des Douanes où la catégorie vins n’apparaît même pas.
L'exemple espagnol.
Nos voisins développent pour 2022 – 2027, ce qu’ils appellent un « récit commun » qui donne à voir :
-leur vision de la filière avec comme mission de « positionner l’Espagne comme une référence vitivinicole de valeur nationale et internationale,
basée sur ses qualités uniques et distinctives : qualité, diversité, histoire, tradition, durabilité et modernité » ;
-un objectif, « l’amélioration de l’image et du fonctionnement du secteur,
ainsi que l’augmentation de la valeur de nos produits sur les marchés » ;
-des axes
-22 initiatives et 101 actions associés ;
-un argumentaire accompagné de recommandations – « ce qu’il faut ou ne faut pas faire » – pour sa bonne communication.
Sous la bannière « Vino de España », vigneron.nes, bodegas ou sociétés commerciales se retrouvent (dans les salons par exmple) pour mettre en œuvre cette stratégie commune.
À nous de jouer ?
On retrouve donc partout cette approche qui fait ses preuves à l’aune des résultats à l’export des différents pays. Pour prendre place sur la marché, le Chili a ainsi promu la qualité de ses vins, la priorité donné à l’export et la valorisation d’un cépage (le carmenère).
La France donc, peut utiliser son enveloppe OCM annuelle (280 millions d’€), ses budgets interprofessionnels (30 millions pour Bordeaux, 6 pour le Languedoc ou la Loire) pour engager une réflexion nationale et établir ses choix . On peut citer comme questions à soulever, entre autres :
-que produire face aux changements climatiques ?
-quel taille pour le vignoble ?
-quelle place à l’international (part de marché) ?
-comment recruter des salarié.es et des vigneron.nes ?
Notre capacité à se mettre à ce travail engage l’avenir de toute la filière.