33cl DE BIÈRE LOCALE = 3 BOUTEILLES DE VIN IGP.
Une quête sans fond.
Sur les catalogues de la grande distribution, où s’arrêtera la course au 1er prix ? Malgré les lois et leur supposé encadrement ou rrégulation, malgré le coût exponentiel des matières sèches, des vins d’IGP s’affichent à 1,66€ (1,38€ HT, sur la foire aux vins de printemps Carrefour en Val de Loire, Pays d’Oc, Méditerranée, Var et Gard). Ce chiffre semble couvrir la seule valeur de la mise ; est-ce à dire que le vin, contenu de cette bouteille, est gratuit ? Ou qu’à partir du cours actuel moyen des IGP (90€ l’hectolitre soit 0,675€ les 75cl), ni les opérateurs de ce marché, ni l’enseigne ne fait de marge ?
Dans tous les magasins de GD, sont atteints de tels niveaux de PVC (prix de vente consommateur). Témoins de l’état de la filière française qui paraît ainsi déboussolée au point de plus réussir à fixer la valeur de ses produits.
Quand aux hyper et supermarchés, malgré la chute de leur vente, ils continuent à appliquer la vieille recette de la promo cassée, relançant ainsi la question de savoir s’ils contribuent à la baisse de la consommation (article à relire en cliquant sur le lien).
Pour le pouvoir d'achat du consommateur ?
En effet, derrière l’antienne inlassablement répétée de défendre le consommateur en période de sur inflation, la grande distribution se trompe de combat ou plutôt de produit : le vin n’est plus un produit d’appel mais bien un vecteur de fidélisation au point de vente ; si l’offre en rayon correspond à ses attentes, alors le client reviendra. Sinon, il renoncera à cet achat.
Or, en France comme un peu partout dans le monde, le consommateur recherche des vins premiums (coeur de gamme – 7 à 12€ dans ce circuit), de producteurs, sous label environnemental, pour se faire plaisir, surtout en période de crise. Les études comme les panels de vente le démontrent. S’acharner à massacrer les prix du vin est donc contreproductif. La dynamique des cavistes plus en phase avec cette demande et les tendances du marché apporte un autre élément de preuve.
Dans les rapports de négociateurs, les acheteurs de masse prennent le pas sur leurs fournisseurs en ne leur laissant aucune marge de manoeuvre : ils jouent à court-terme pourtant contre leurs propres intérêts ; s’en rendront-ils compte assez vite pour arrêter cette spirale mortifère d’effondrement de leur part de marché conjuguée à un combat sur les prix ?