LA MÉCANISATION TOTALE, UN VIGNOBLE SANS HUMAIN ?

Une technologie pleine d'attraits.

Le Sitevi en sera le temple. Machines et robots, toujours plus précis, offriront leurs solutions pour pérenniser la production :

-un coût plus faible lié aux possibilités quasi sans limite des matériel : évalué à 33% minimum, le gain de la mécanisation totale peut monter aux 2/3 si elle s’accompagne d’une sortie de l’AOC (nous y reviendrons) ;
-un rendement supérieur et plus stable,
-une simplification à outrance des tâches,
-une sécurité renforcée,
-une alternative au manque de main d’œuvre voire une attractivité du métier renforcée, etc.

Indéniables, ces avancées gavées de datas, donnent une vision nouvelle, quasi idyllique du travail du sol, de son entretien, des traitements, de la taille, … elles ouvrent de nouveaux champs de progrès pour améliorer le  transport dans les parcelles ou la détection des maladies.

Cette viticulture de demain (2 voire 3.0) a le mérite de proposer son modèle fait d’innovations et de réponses aux problématiques actuelles de la filière. Promue par les fournisseurs, elle positive un avenir que bien d’autres prédisent morose.

Le tout industriel.

Mais le revers de sa médaille se dévoile aussitôt que se précisent les contraintes et conséquences du choix tout mécanique :

-des techniques comme la taille rase de précision sont interdites pour les AOC : leur choix limite la production aux IGP voire aux seuls vins sans indication géographique, les contraintes de l’origine devenant trop fortes ;
-la cible de cette viticulture se centre sur les vins entre 5 et 7€ ; ce ne sont pas les plus demandés par les consommateurs ; en fait, la tendance induite est d’aller vers des vins technologiques, bien faits mais standardisés au goût des marques du Nouveau Monde. Rien ne dit que la France malgré les gains de productivité amont, soit compétitive sur ce type de produits ;
-les parcelles s’isolent virtuellement ; le robot ne peut être contrarié par une présence vivante ; les humains pilotent de loin ; quid donc du terroir, mot certes fourre-tout mais qui intègre le sol, le climat et le travail du vigneron ?
-de même, le tout mécanique pousse à éviter les pentes, les vieilles vignes, les endroits biscornus et insolites ; le paysage s’uniformise, plat et ras : peut-il dans ce cas faire face aux changements climatiques, au manque d’eau ?

Dans un tel modèle, l’environnement, la conversion bio, biodynamique ou vers l’agroforesterie peut s’oublier.

Veut-on de cette viticulture sans vigneron ?

                 

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