...L'ÉTERNEL RECOMMENCEMENT !
Vins AOC, IGP, bio, ...
… comme un lancinant retour, les foires aux vins « offrent » des vins à des prix défiant tout entendement.
Comment sortir un PVC à moins de 2€ ?
En théorie, le calcul s’effectue simplement :
-1,89€ moins la TVA = 1,575€ ;
-en retirant une mise minimale de 0,75€, on obtient 0,825€ les 75cl soit 1,1€ le litre (110€ l’hl, 990€ le tonneau).
Vus les cours du vrac, le prix s’explique donc… mais sans marge ; ni pour le distributeur, ni pour l’intermédiaire (souvent présent sur ce type de transactions). Quant au producteur, il ne peut à ce niveau gagner correctement sa vie.
Si l’on descendait le PVC en donnant une marge « normale » chacun, le décompte serait tout autre :
-1,89€ moins la marge distributeur (coefficient le plus bas 1,45) = 1,30€ ;
-en retirant la mise, on se retrouve à 0,553€ les 75cl soit 0,738€ le litre (73,80€ l’hl, 664€ le tonneau) à répartir entre négoce et vigneron (qui ne peut ici toucher plus de 66€ l’hl 595€ le tonneau) !
Une réponse à l'inflation ?
La cause de ces 1ers prix se trouve avec facilité dans la crise contextuelle où le pouvoir d’achat est mis à mal par une inflation galopante sur l’alimentation.
Mais le vin n’est plus un aliment et les consommateurs ne veulent plus de ce produit plaisir, occasionnel et convivial à des étiages si bas.
On assiste donc à une sorte d’opposition paradoxale entre acheteurs professionnels :
… et consommateurs :
Des ventes en berne.
De façon globale, les ventes de vins en grande distribution poursuivent leur chute (-8 à -10% en tendance annuelle) ; les vins les moins chers sont ceux qui dévissent le plus.
Hors de nos frontières, les régions les moins valorisées (en Allemagne par exemple) sur stockent quand celles qui se « prémiumisent » (Rioja) vendent plus que ce qu’elles ne produisent.
A quand donc une adaptation réelle des rayons aux attentes de fond des consommateurs ? Bio, équitable, signature de vigneron, origine, … mais aussi conseil lié au moment… rayons attractifs, innovations digitales … ces éléments répétés à longueur d’études infusent mal dans les réseaux de masse.
Seuls les distributeurs alternatifs offrent une gamme qui colle au marché ; s’ils s’en sortent du coup nettement mieux, leur taille plus réduite ne compense pas l’énorme « tuyau » que représente les GMS.
Aux metteurs en marché de se muer en soutiens dans les magasins, à redevenir forces de propositions. Sinon, les chais ne se videront pas malgré le manque de disponibilité mondiale.